Contrairement à la chirurgie bariatrique, la chirurgie métabolique est destinée à traiter spécifiquement le diabète qui ne répond pas aux changements de mode de vie et de médicaments, plutôt que l’obésité en soi. Alors que la chirurgie bariatrique est généralement pratiquée chez des patients dont l’indice de masse corporelle (IMC) est d’au moins 40 kg/m2 (ou ≥35 kg/m2 en cas de comorbidités), l’essai clinique de chirurgie métabolique STAMPEDE chez des patients atteints de diabète de type 2 a inclus des participants dont l’IMC était aussi bas que 27 kg/m2 [2].
Il peut en résulter des populations de patients très différentes. Dans une étude américaine, les patients subissant une intervention chirurgicale principalement pour perdre du poids étaient généralement relativement jeunes et majoritairement des femmes, avec peu ou pas d’anomalies cardiométaboliques, alors que ceux subissant une intervention chirurgicale principalement pour combattre le diabète étaient plus âgés, une plus grande proportion d’entre eux étaient des hommes, et ils présentaient plus de comorbidités cardiométaboliques et même des maladies cardiovasculaires.
On note cependant que les différences peuvent être moins marquées dans des pays comme le Royaume-Uni, qui ont des critères stricts limitant l’accès à la chirurgie.
Quelles sont les preuves à l’appui de la chirurgie métabolique ?
Des études historiques sur la chirurgie bariatrique ont révélé une rémission du diabète de type 2 chez de nombreux patients subissant l’intervention, ce qui a conduit à une série d’essais qui ont recruté spécifiquement des patients diabétiques. L’un des premiers à apparaître, dans le JAMA en 2008, a recruté 60 patients ayant un IMC entre 30 et 40 kg/m2 et a constaté une rémission du diabète sur deux ans chez 73% des patients ayant subi un anneau gastrique contre 13% de ceux ayant reçu un traitement conventionnel.
Parmi les études plus récentes, citons l’étude STAMPEDE mentionnée ci-dessus, qui a porté sur 140 patients ayant un IMC de 27 à 43 kg/m2 et a révélé des taux d’HbA1c sur 12 mois de 6,0 % ou moins chez environ 40 % des patients qui ont subi une intervention chirurgicale (pontage gastrique ou gastrectomie par manchon), contre 12 % de ceux qui ont reçu un traitement médical. Dans le même temps, entre la moitié et les trois quarts des patients opérés n’ont pas eu besoin de médicaments contre le diabète, alors que tous les patients du groupe de thérapie médicale en ont eu besoin d’au moins un.
Un autre essai notable, qui est l’un des plus importants par groupe de traitement, est l’étude Diabetes Surgery Study Randomized Clinical Trial, publiée dans le JAMA en 2013. Cette étude visait les patients dont l’IMC se situait entre 30,0 et 39,9 kg/m2 et a révélé que 49 % des 60 patients ayant subi un pontage gastrique avaient atteint les trois objectifs en matière d’HbA1c (